INTRODUCTION

 

 

PRESENTATION DES POINTS SPECIFIQUES AU TAEKWONDO EN COMPETITION
OBJECTIF GENERAL
EXEMPLE DE MISE EN ACTION ARTICULAIRE ET MUSCULAIRE SUR COUP DE PIED " Pandal Chagui "

 

Le TAEKWONDO en compétition est né dans les années soixante. Dérivé de l’art martial traditionnel, les règles de combat se sont modifiées dans le temps, pour aujourd’hui, favoriser un travail des membres inférieurs. 95% des points marqués le sont par des coups de pieds (coup de genou interdit).

Attraper, saisir son adversaire, pousser, se baisser, tomber au sol, sortir de l’aire de combat, coup de poing au visage sont interdits. Pas de coup de pied sous le niveau de la ceinture.

Le combat s’effectue en trois assauts de trois minutes, avec une minute de récupération entre chaque. Il y a quatre catégories dans le TAEKWONDO Olympique Garçons Seniors –58, -68, -80, +80, Filles Seniors –49, -57, -67, +67 kg. Cent athlètes s’affronteront à Sydney en 2000. La règle est le KO System comme en boxe, avec port du casque et plastron obligatoire.

Il est bon de rappeler ici qu’il n’existe à ce jour aucune publication, aucun compte-rendu scientifique reprenant les différentes données ci-après concernant la méthodologie de l’entraînement spécifique du TAEKWONDO de haut niveau.

J’ai souhaité mettre à plat les différents facteurs concernant la préparation physique en trouvant un langage commun pour les Minimes, Cadets, Junior, Senior avec à chaque fois les spécificités qui leur incombent.

Pour chacun des domaines abordés, on y trouvera des notions qui rendent plus lisibles les constructions d’entraînements et permettent à l’athlète de mieux cerner sa préparation.

Ces recherches et réflexions ont été faites sur un groupe d’athlètes de niveau régional sur une saison.

Les mesures données sont des moyennes et ne sont que des bases de travail pour permettre à chaque entraîneur d’adapter la préparation de son ou ses athlètes.

 

PRESENTATION DES POINTS SPECIFIQUES AU TAEKWONDO EN COMPETITION
(retour introduction/sommaire)

 

Programme adaptable à toute catégorie

 

Niveau : Champion Régional, Optimisation vers National et International

·         Poids courant

·         Poids de forme

·         Taille

·         Durée de pratique : Antécédent Sportif

 

Eléments importants d’évaluation

 

I. Rapidité : temps de réaction

A. Test : cible caoutchouc à 2 m face à lui

Une touche de main dans son dos déclenche son démarrage vers la cible

1.      coup de poing (environ 5/10°)

2.      coup de pied (environ 4/10°)

B. 60 m départ – arrêté (8 secondes)

 

II. Gabarit

A.     Longiligne

B.     Mesure de la masse graisseuse (minimum)

C.    Mesure de la densité osseuse

D.    Masse musculaire pas trop importante pour une plus grande mobilité et une recherche de son optimisation en vitesse

 

III. Flexibilité

A.     Articulaire, surtout degrés ouverture coxo-fémorale

B.     Musculaire, élasticité très importante pour le travail de vitesse d’exécution et de retour pour la " remise " (expression pour la contre-attaque)

 

IV. Coordination

Exercice simple d’impact sur une cible en caoutchouc, jambe droite puis jambe gauche, puis jambe droite et gauche puis gauche et droite. Coup de pied circulaire niveau moyen, évaluation de latéralité dans les deux types d’exercices.

 

V. Mesure vitesse et fréquence cardiaque

Cible caoutchoutée à 1 m du sol

Nombre maximum d’impacts avec le pied en 1 mn

A.     Prise du rythme cardiaque avant l’effort

B.     Nombre d’impacts

C.    Prise du rythme cardiaque en fin d’effort

D.    Temps de récupération

A.     Bon indice entre 60 et 70

B.     Entre 90 et 100

C.    Entre 100 et 110

D.    A 1 mn (temps d’inter-round). Retour à 80

E.     Récupération totale entre 4 à 5 mn

 

VI. Habileté

Sur cible mouvante déclenché coup de poing et coup de pied afin de l’atteindre au moment M qui permet le meilleur impact.

Ces six éléments d’évaluation ont sans cesse servi de référence de travail pour le réajustement des programmes de l’athlète en fonction de l’échéance et du résultat.

 

VII. Profil psychologique

 

Le dernier élément d’évaluation est sûrement le plus important et le plus aléatoire

Pour un sport de combat où la confrontation est directe suivant les règles de KO System à partir de junior, il est important d’essayer de mieux connaître les aptitudes mentales de l’individu :

·         Sa résistance au stress ;

·         Sa capacité à ne pas craindre les coups de l’adversaire (dureté psychologique) ;

·         Son environnement social et familial.

On organise d’abord un entretien avec l’athlète où on parle de ses compétitions passées, de ses résultats, des objectifs en essayant de déceler l’engagement dans son discours et sa détermination. Puis on réalise quelques tests-matchs contre des adversaires de différents niveaux afin de déterminer où il se situe et comment il réagit.

010     théorie psychologique

020     psychodiagnostic

030     conditions et effets de la compétition

110     psychodiagnostic

120     conclusions

130     adaptation au procédé de l’entraînement

140     développement du plan de l’entraînement

210     régénération psychique

220     l’entraînement du relâchement

230     l’entraînement de désensibilisation

310     adaptation de la désensibilisation à l’entraînement

320     l’entraînement mental

330     surveillance du développement

410     relaxation et stabilisation

420     adaptation aux situations concrètes de la compétition

430     préparation concrète au départ

440     l’entraînement sous les conditions de la compétition

510     stabilisation pour les compétitions les plus importantes

520     coaching

530     contrôle des succès et des échecs

 

Planification de la préparation psychologique (EBERSPÄCHER, HAHN)

In Compétition sportive et psychologique, sous la direction de RIOUX et THILL (32), p. 73.

 

OBJECTIF GENERAL
(retour introduction/sommaire)

 

Développer ses habiletés

 

JUNIOR SENIOR

Le renforcement musculaire en minimes – Cadets se fera sans addition de charge (développé plus loin)

 

Physiques générales

La majeure partie de l’entraînement favorisera le développement de la vitesse des membres inférieurs (90%).

Ceci ne constitue que quelques exemples concrets à titre indicatif pour mieux visualiser ce développement de l’équation vitesse – force primordiale chez l’athlète (voir plus de détails page VITESSE).

Musculation spécifique :

·         Série asymétrique, quadriceps droit, puis gauche.

Un peu de mollet :

·         Soulevé de poids avec les genoux en position assise (3 x 10) ;

·         Corde à sauter, séries courtes et rapides pour éviter le lactique.

Travail de la sangle abdominale :

·         Levé de jambe suspendu à l’échelle ;

·         Levé de genou 1/3 mouvement lent ;

·         Levé de genou 2/3 rapide.

Rééquilibrage du corps :

·         Poussé de barre incliné et horizontal 3 x 12 à 60% (variante à voir dans la méthode des séries) ;

·         Travail pectoraux et deltoïdes.

Relevé de buste face au sol pour la sangle lombaire.

Démarrage en cote, augmentation progressive de cette difficulté dans la saison avec récupération complète pour optimiser chaque série.

Série de 10 m ou 20 plat (piste) avec traîneau (charge évolutive).

 

On réalise ce programme deux fois par semaine en JUNIOR et SENIOR1, après des séances d’entraînement pas trop chargées, du type stratégie ou correction technique.

1 : En minime-cadet, 1 fois par semaine et sans addition de charge.

Elles servent aussi de mise en route en début de saison, et de mobilisation entre deux échéances importantes.

A cette étape générale où on aborde les notions de VITESSE et MUSCULATION, il est important de ne pas perdre de vue que par un entraînement intensif bien orienté, on sollicite et recrute les fibres dites types II B par opposition à un athlète de fond ou demi-fond qui recrutera plutôt les fibres I et IIA fibre intermédiaire qu’on tendra à orienter vers une utilisation vitesse. Le muscle renferme tous les types de fibres, il convient donc de parler de PREDOMINANCE d’un type plutôt que d’EXCLUSIVITE. On peut affirmer, dans l’état actuel des connaissances que le pourcentage de fibre rapide d’un muscle et sa vitesse de contraction sont correctes et grandement adaptables. La CAPACITE D’ADAPTATION des fibres musculaires est liée au recrutement d’intervention par la PLAQUE MOTRICE. Pour ce qui nous concerne, il semblerait que le type de travail détermine la mobilisation à sensibiliser, développer les fibres concernées par l’information la plus juste possible.

On provoque donc par un entraînement spécifique, non seulement des modifications d’ordre biochimique (contenu en myoglobine, mitochondrie, vascularisation) mais aussi structurelles, hypertrophie des fibres musculaires d’où un possible accroissement de la masse musculaire.

Ceci représente un avantage de force vitesse mais un inconvénient dans notre sport, puisque nous sommes toujours sensibles à contrôler notre poids de corps pour des raisons de catégorie et de paramètre taille-poids / vitesse. A ce niveau-là, un peu comme les boxeurs.

 

 

Maintenant, regardons le mouvement le plus courant au TAEKWONDO et voyons les chaînes musculaires qu’il sollicite : PANDAL CHAGUI : coup de pied circulaire (ou demi-circulaire), niveau moyen (plastron buste).

Ce choix permet d’englober un visionnage commun à Minime-Cadet et Junior-Senior.

 

EXEMPLE DE MISE EN ACTION ARTICULAIRE ET MUSCULAIRE SUR COUP DE PIED " Pandal Chagui "
(retour introduction/sommaire)

 

 

I. JAMBE D’APPUI

 

1. Du pied à la partie tibia péroné supérieur

Flexion dorsale du pied pour amener le poids du corps dans l’avant du pied d’appui.

Pronation : (mouvement rotatoire externe du pied) pour ouvrir l’angle d’impact du pied de frappe.

Mobilisation des muscles jumeaux du mollet du soléaire (postérieur).

Insertion : os calcaneum pour le tendon d’Achille et à l’autre bout face postérieure des condyles fémoraux pour les jumeaux et face postérieure de la jambe pour le soléaire.

Les muscles du long péroné et du court péroné ont un rôle majeur dans le mouvement d’élévation et de rotation du pied.

La pronation et la supination se font grâce à la résistance ligamentaire entre l’astragale et le calcaneum.

Quand production de l’action : ces ligaments du pied contrôlent et protègent l’articulation.

 

Quelques conseils :

Important de toujours étirer préalablement les muscles du triceps sural :

Soulever sur la pointe des pieds avec talon dans le vide travail concentrique dans l’élévation et excentrique en descente. On peut le faire rapidement, 5 à 6 fois par série avec charge ou sans charge en endurance. Dynamique ou lentement en marquant les temps en haut et en bas pour un " effet de stretching ".

Ne pas oublier les courses en petits pas, les sauts, les déplacements, tous exercices propres à renforcer cette partie.

 

2. Genou – cuisse

Sur la jambe d’appui importante mobilisation de la partie basse du quadriceps notamment du vaste interne dans son rôle de stabilité du genou. La rotule est sollicitée dans les frottements contre le fémur, dans les déplacements avec rotation il faut maintenir celle-ci en place. Rôle ici très important du muscle droit antérieur du crural et du vaste interne.

En appui sur une seul jambe en jouant sur des flexions partielles (plus ou moins %) et des rotations du pied d’appui et du buste on a renforcé cette partie du genou subissant tant de contraintes dans ce mouvement.

La partie supérieure des quadriceps vers l’articulation coxo-fémorale ainsi que les muscles abdominaux transverses, petit oblique et grand oblique jouent un rôle de stabilisateur de cette position au moment de l’impact. La position des épaules et des bras aura aussi un rôle fondamental d’équilibrage et de soutien du mouvement.

 

II. La jambe d’impact

L’orientation du genou donne la direction de l’impact recherché avec le pied.

Par le pivot extérieur du pied d’appui, on provoque un mouvement du bassin qui entraîne une orientation du membre inférieur proportionnée à ce pivot.

Dans le démarrage de cette action, on essaie de diminuer les décalages de mise en action entre le pied pousseur et le haut du corps qui se place dans le bon angle. Tout le corps doit se mettre en place pour l’impact dans un temps très rapproché pour :

·         Orienter toute la force dans la même direction

·         Eviter de donner des infos par des gestes parasites ou intermédiaires à l’adversaire.

Pour frapper, on ne " tire " pas le pied en arrière préalablement pour envoyer celui-ci vers l’avant ; le genou " monte " directement en direction de la cible :

·         Rotation interne de la hanche, intervention muscle fessier et psoas-iliaque ;

·         La cuisse monte vers le tronc ;

·         Flexion du genou (de la jambe sur la cuisse en rotation interne) ;

·         Contraction des ischio-jambiers (surtout biceps) ;

·         Extension du pied sur la cheville ;

·         Extension de la jambe pour l’impact ;

·         Mobilisation des muscles abdominaux, des quadriceps de la cuisse.

 

Quelques conseils :

Les fuseaux neuromusculaires réagissent à la position (stretching) et à la vitesse (traction). Le muscle doit s’habituer à venir en position extrême avec le plus de vitesse possible.

Il faut qu’il soit fort, souple, rapide. Ne pas hésiter à alterner les méthodes d’assouplissement – échauffement mais toujours en prenant le temps de bien faire les exercices et de les adapter à l’effort à venir. On peut aussi le faire en phase de récupération.

Stretching (listage des zones importantes pour méthode, voir " souplesse ") :

·         Face antérieure de l’articulation du pied ;

·         Face postérieure vers mollet ;

·         Face antérieure du genou et de la hanche ;

·         Face postérieure de l’articulation du genou ;

·         Face externe de la hanche ; face interne ;

·         Région lombaire ;

·         Abdomen, épaule (pour le relâchement ou le coup de poing à mi-distance) ;

·         Le " cou " (muscles cervicaux).

A partir de cet exemple, nous développerons juste après les éléments physiologiques à l’amélioration de ces muscles.